Le problème des amours qui durent, c'est qu'on s'habitue, qu'on est de moins en moins surpris. Quand en 1996 est sorti "Beautiful freak", Eels était un groupe novateur. Il a installé petit à petit, avec ses quinze albums, son style, de plus en plus paisible, de plus en plus codifié, pas loin de la ritournelle, de plus en plus simple et épuré. Cela fait-il de ce "Eels time" un mauvais disque ? Non, si on aime Eels, on est ravi de retrouver la patte (et la pâte) d'Everett et sa voix si caractéristique. Si on découvre Eels, la comparaison avec une oeuvre qui change et évolue de façon centésimale ne manquera pas.
En vieil amateur de Eels, on se laisse pourtant attraper par cet album au fil des écoutes alors qu'il semblait décevant de prime abord par son manque d'audace. Un titre comme "Sweet smile" nous gagne par sa simplicité et son efficacité. C'est parfait en fait. L'épuration, l'économie dans le geste sont élevées au rang de grand art. "Haunted hero" est dans la même lignée; jamais une note de trop, juste la note juste, l'effet qui va bien, la nappe d'orgue (de mellotron ?) simple et efficace. 'Time" avait débuté acoustique avec ces réglages de voix très médium et un brin saturés qui ont fait le son de Everett. Il se termine de la même façon, acoustique sur l'intro de "Let's be lucky" avec Everett un brin tristounet, familier dans ses interludes. Entre les deux, c'est du très bon Eels comme on l'aime et on l'a toujours connu. Excusez-moi d'espérer quand même un grand chambardement pour le seizième album à venir.
En vieil amateur de Eels, on se laisse pourtant attraper par cet album au fil des écoutes alors qu'il semblait décevant de prime abord par son manque d'audace. Un titre comme "Sweet smile" nous gagne par sa simplicité et son efficacité. C'est parfait en fait. L'épuration, l'économie dans le geste sont élevées au rang de grand art. "Haunted hero" est dans la même lignée; jamais une note de trop, juste la note juste, l'effet qui va bien, la nappe d'orgue (de mellotron ?) simple et efficace. 'Time" avait débuté acoustique avec ces réglages de voix très médium et un brin saturés qui ont fait le son de Everett. Il se termine de la même façon, acoustique sur l'intro de "Let's be lucky" avec Everett un brin tristounet, familier dans ses interludes. Entre les deux, c'est du très bon Eels comme on l'aime et on l'a toujours connu. Excusez-moi d'espérer quand même un grand chambardement pour le seizième album à venir.