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John Cale – POPtical Illusion




John Cale – POPtical Illusion
John Cale – POPtical Illusion
John Cale, ex comparse de Lou Reed dans le Velvet Underground, pourrait du haut de ses 81 ans contempler une carrière longue et riche, forte d'œuvres innovatrices. Si son précédent album ("Mercy") n'avait pas laissé de souvenirs inoubliables (doux euphémisme), qu'en est-il de cette dernière livraison ? Fait-elle illusion ? (Je sais, c'est facile).
Multi-instrumentiste, John Cale a cependant invité le guitariste Dustin Boyer, Nida Scott, collaboratrice de longue date, et l'as de la console Mikaelin Bluespruce à être de la partie. On est rassuré sur le premier titre "God Made Me Do It (don't ask me again") habité tout entier par la voix chaude et grave de Cale, quasi inchangée, et c'est une bonne nouvelle. On remarque l'utilisation froide et quelques peu inerte d'une boite à rythme. Celle-ci revient sur l'assez bon "Davies and Wales". Là où un batteur eut amené un peu de chaleur et de groove, Cale fait encore le choix de la froideur. Bon. C'est encore une bonne chanson, un peu plus enlevée que la précédente. Alternance de tensions et d'atmosphère pour le plus planant "Calling You Out" qui apporte là son lot de nouveauté. On est bien partis avec trois titres différents les uns des autres. El les titres s'enchainent avec diversité, toujours tissés dans une pâte sonore inextricable de notes de claviers, de guitares atmosphériques. "Edge of reason" voit Cale par des entrelacs de voix tisser une atmosphère rêveuse. Puis "I'm angry" joue la colère froide, abandonnant au passage le boite à rythme pour un simple écrin fait à la voix de notre Gallois. Du piano, pour la première fois, sur "how we see the light", quelques arpèges de guitare acoustique et un sens des mélodies toujours affuté. Une voix menaçante pour l'industriel "Company Commander" qui sait passer de la voix douce et enjôleuse à cette voix sans affect comme sortie d'un haut-parleur pour nous intimer ses ordres. "Setting fires" reprend dans la rêverie renforcée par le delay utilisé sur les synthés, soutenue par des nappes planantes. Et je me dis, moi misérable humain de premier ordre, que le sieur Cale n'a pas travaillé ses boucles de boite à rythme et qu'il les a laissées dans leur insignifiance sonore et rythmique. C'est dommage, car si on outrepasse ce détail, cet album est très bon. "Shark-Shark" sort les crocs d'une guitare saturée, "Funkball the Brewster" joue encore avec des atmosphères éthérées de claviers pour faire un écrin à la voix de Cale, toujours impressionnante par sa forte présence. "All to the Good" démarre de façon plus pop et enlevée. On s'envole à nouveau avec " Laughing in My Sleep". Et on termine avec un treizième titre, "There Will Be No River" sur un arpège de piano.
Le John Cale 2024 est un bon cru. Qui l'eut cru ?





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