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Chroniques
Kim Gordon – The Collective
Deuxième album solo pour Kim Gordon de Sonic Youth, ce "the collective" sonne industriel avec ses rythmiques méchaniques et ses sons de percussions froids et métalliques. The collective, c'est aussi le nom d'un tableau qu'elle a accroché dans une galerie de New-York l'an passé et qui évoque notre addiction au téléphone et ce que ça provoque sur notre cerveau. Plutôt conceptuel tout ça ! Rajoutons que ses textes incantatoires sont un florilèges de pensées banales, de remarques sur la conduite automobile à L.A ou de listes d'emballages ou de marques de luxe. Outre ce parti pris expérimental et son message, musicalement, ce disque que vaut-il ? Ce n'est pas un disque pop, vous l'aurez bien compris. C'est un disque de textures, fait de couches de sons froids et répétitifs, et ceux qui sont coutumiers des disques d'Alan Vega et de Suicide devraient y trouver leur compte. "it's dark inside" est jusqu'au-boutiste (ou jusqu'au-bruitiste, si j'osais le néologisme), et plus on s'enfonce dans cet album, plus il devient expérimental ("Tree house", très déconstruit). "Shelf warmer", apporte un peu de répit, il est moins dense, moins en tension, plus planant. Pour revenir à Alan Vega, c'est "Dream dollar" qui m' y a fait le plus penser, et peut-être à Kim également.

Mardi 2 Juillet 2024 P C | Commentaires (0)
The Darts – Boomerang
Groupe entièrement féminin, avec des musiciennes venues de l'Arizona, the Darts ( à ne pas confondre avec leurs homonymes qui chantaient le doo-woop dans les années soixante-dix), en est déjà à son quatrième album. Fort d'une énergie revigorante, The Darts reprend les codes des groupes garage punk comme les Sonics (Le riff de "Are you down"). De l'orgue Farfisa virevolte ça et là sur un tempo endiablé ("liar"). Avec des morceaux courts, incisifs, the Darts semble avoir capté l'essence même du rock'n roll, celui que les Cramps nous avaient transmis. On déambule à bride abattue le long de ces treize titres qui se tiennent formidablement bien. Mention spéciale pour mon titre préféré : "your show", addictif et génial.

Lundi 1 Juillet 2024 P C | Commentaires (0)
Jim Bauer - BB98
Fils d'Axel et de Nathalie Cardone (actrice et chanteuse dont le hit fut "Hasta siempre en 1997), Jim Bauer est apparu au yeux du grand public dans l'émission the Voice sur TF1. J'avoue ici ne pas être client de ces émissions où le public vote pour des chanteurs qui chantent des reprises et que tout ce barnum me pousserait plutôt à prendre la fuite. Mais, bon, le nom de Bauer me poussa plutôt à tendre l'oreille, histoire de voir si après Axel, Jim saurait se faire un prénom. Il ne faut pas plus d'un titre pour être happé par le phénomène. "Le téléphone" est un de ces vers d'oreille qui ne vous quitte pas d'une semelle, rien que d'y penser, vous l'avez qui martèle dans votre cerveau sa mélodie maligne sur son rythme trépidant. C'est ce qu'on appelle un tube. N'en déplaise à  Boris Vian, auteur de la formule,  celui-ci n'est ni long ni creux. Et ça continue avec "boxe", légèrement New Wave avec une basse qui n'aurait pas déplu à the Cure. BB98, (Bauer est né en 1991) est varié, bien écrit avec des textes majoritairement en français. Ils sont bien tournés, intelligents. Il peut vous évoquer, c'est chaque fois le cas pour moi, vous m'en excuserez, Alex Baupain sur Madrid ou le Polnareff du bal des Lazes sur "Chevalier noir" ou son papa quelquefois. Il y a des évocations plus honteuses, vous le concèderez. On note la participation de Craig Walker ex chanteur d'Archive sur cet album fort intéressant et réussi, en langue française, ce qui se fait rare dans cette nouvelle génération de chanteurs (hors musique urbaine), pour quelqu'un qui n'a pas peur de livrer sa sensibilité musicale par le biais d'un texte compris par son public. C'est ça un artiste finalement. Celui-ci a beaucoup de talent.

Samedi 29 Juin 2024 P C | Commentaires (0)
Kelley Stoltz – La Fleur
L'infatigable Kelley Stoltz, établi à San Francisco, sort un nième album, certainement le dix-huitième. Avec l'aide ponctuelle de Jason Falkner, Stoltz joue quasiment de tous les instruments de façon impressionnante de maîtrise sur les douze titres de ce "La fleur". Pop et inspiré des sixties (mais pas que), cet album fait la part belle aux mélodies chantées de la voix chaude de Stoltz et à des chansons qui évitent de se ressembler toutes. Stoltz traite chacune d'elles de façon à la rendre dissociable des autres et unique. Un bien bel album au charme indéniable.

Jeudi 27 Juin 2024 P C | Commentaires (0)
The Rocky Valentines - Erase
Contrairement à ce que son nom pouvait laisser entendre, The Rocky Valentines est le groupe d'un seul homme, Charles Martin (fils de Jason Martin, leader de Starflyer 59 qui fait du rock chrétien depuis 1993), dont l'ambition est de faire "du rock avec des accords simples". Bingo ! C'est ce qu'on entend sur son premier véritable album de huit titres. Les mélodies sont bien troussées, les morceaux percutants, et ce court album tient toutes ses promesses. Le fan des Ramones que je suis retrouve ici ce que j'aimais chez les faux frères, à savoir un son brut et de l'énergie mise au service de chansons qui ici ont un fond classique. Après quelques écoutes, "Erase" révèle toutes ses qualités dont une : la qualité, justement.

Mardi 25 Juin 2024 P C | Commentaires (0)
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