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Chroniques
Steve Conte - The Concrete Jangle
Steve Conte, rocker New-Yorkais, qu'on a connu chez les New York Dolls reformés, s'est accoquiné avec Andy Partridge pour ce nouvel album, ou tout du moins pour la moitié d'un album. L'alchimie entre les deux fonctionne très bien. "Fourth of july" qui ouvre cet album est le parfait mariage entre la powerpop de Conte et la touche de pop psychédélique apportée par Partridge. "Hey hey hey (aren't you the one") à l'allure d'un rock classique confirme que l'on est sur un album de très bonne facture, Conte excellant à tisser des guitares racées et efficaces. "We like it" et ses nombreux guests officiant aux choeurs continue dans cette même veine du morceau nouveau fonctionnant comme un vieux classique éprouvé. "Shoot out the stars" groove et propose des guitares à l'envers. Traitement psychédélique sur la voix de "one last bell", où il me semble sentir un peu plus l'Andy Partridge caché dedans (Ces trompettes , cette allure, ce mellotron, cette voix flangée, ces voix en cascade sur le final qu'on pense hérités d'XTC ou de son double pyschédélique the Dukes of Stratosphear). "Motor city love machine" sautillant, "All tied up" ballade classique se suivent jusqu'à ce "Decomposing a song for you" qui doit quelque chose aux Zombies, avant que "Girl with no name" ne replace l'album sur les rails du rock'n roll avant que la très belle ballade " I dream her" ne l'achève sur le sentiment d'avoir un album très travaillé, variant entre psychédélisme et rock'n roll mais surtout remarquablement interprété et construit.

Samedi 22 Juin 2024 P C | Commentaires (0)
VA – Petty Country: A Country Music Celebration of Tom Petty
L'heure est à un hommage venu du monde de la country pour les chansons de Petty qu'elles soient sorties avec le groupe Tom Petty & The Heartbreakers ou sur un de ses disques solo. Petty est décédé en 2017 d'une crise cardiaque suite à un abus de médicaments. Superstar aux Etats-Unis, en France il était moins connu ou reconnu. On trouve sur cet album certains de ses classiques des toutes premières années comme "refugee", "american girl" ou "breakdown", des chansons du milieu des années quatre-vingts comme " Don't Come Around Here No More" ou " Learning to fly", certaines autres sont moins connues comme "yer so bad". Côté casting, on trouve Willie Nelson, bon pied bon oeil à plus de quatre-vingt-dix ans, Chris Stapleton, Dolly Parton ou Steve Earle. Les versions proposées sont quand même assez proches des versions originales, l'americana de Petty n'étant pas si éloigné que ça de la musique country. Cependant, le "don't come around here no more" de Rhiannon Giddens en gommant son côté psychédélique original perd un peu de son intérêt. On appréciera l' "American girl" proposé avec banjo par Dierks Bentley qui capte l'énergie d'origine, la relecture du formidable  "refugee" par Wynonna, On se rappellera du "ways to be wicked" jadis confié à Lone Justice, repris ici par Margo Price. "Learning to fly" par Eli Young Band compte parmi les nombreuses réussites d'un album qui vous donnera peut-être envie de redécouvrir ou de découvrir ces merveilles que furent les chansons de Tom Petty.

Samedi 22 Juin 2024 P C | Commentaires (0)
Tribute to Calvin Russell
La France et le regretté Calvin Russel avaient une histoire en commun qui rebondit avec cet hommage initié par Manu Lanvin. On rappelle, au passage, que Patrick Mathé, le boss de New Rose, fit sa connaissance dans un bar d'Austin. Calvin lui dut la possibilité de sortir des disques après des années marquées par les difficultés d'une vie qui ne lui fit pas de cadeaux. S'ensuivront des albums de qualité, une reconnaissance en France mais pas ou peu aux Etats-Unis, jusqu'à son décès en 2011 à soixante-deux ans. Manu Lanvin était de son dernier album studio, "Dawg eat dawg". Le respect et l'amitié entre les deux hommes nous amène à ce disque hommage sur lequel Lanvin a invité des pointures du genre comme Poppa Chubby , Neal Black, Fred Chappelier, Beverly Joe Scott ou Johnny Gallagher mais aussi des musiciens dont la présence peut étonner comme notre Charlélie Couture ou Axel Baueur dont le lien avec Russell était moins public.
Rien à redire sur ce disque. Les interprètes se sont hissés au niveau de la qualité des chansons du Texan, et même l'adaptation réussie des textes de Soldier par Axel Bauer rend hommage à la force poétique de Russell. Beverly Joe Scott, est parfaite, Johnny Gallagher a la voix parfaitement affutée pour chanter du Calvin Russell avec les tripes qu'il faut. Parfait ! Qui ne l'est pas sur ce disque ? 

Vendredi 21 Juin 2024 P C | Commentaires (0)
Bored at My Grandmas House - Show & Tell
Bored at My Grandmas House - Show & Tell
De temps en temps, on voir apparaître un groupe ou un artiste solo au nom étrange et à rallonge, pas toujours autant que "the Powers of Darkness Shall Rain Blood Upon This City for 500 Years" (https://bhoc.bandcamp.com/track/the-powers-of-darkness-shall-rain-blood-upon-this-city-for-500-years  ) mais tout de même, s'appeler "Bored at My Grandmas House" n'est pas si bête car ça pose le mood, ça donne une idée de l'ambiance. Ici, elle n'est pas festive, c'est plus dans l'indie rock légèrement dépressif (catégorie shoegaze, vous me suivez ?). C'est tout ce qu'on aime, ça tombe bien. Merci Mamie !
Si Amber Strawbridge, de Leeds en Angleterre, a imaginé ses chansons dans sa petite chambre, elles sonnent comme rodées en groupe, un petit combo classiquement fait d'une batterie, d'une basse et de deux guitares. L'essence même du truc, quoi !
Il se passe quelque chose sur certaines chansons, une alchimie qu'on ne s'explique pas. Pourquoi telle chanson sortie du même pot est-elle plus séduisante que sa voisine ? Mystère. C'est le cas de " Friendship Bracelets". Crème que ça passe ! Un peu de claviers par dessus, le chant convainc avec douceur et harmonie. J'aime cette chanson.
Il y a d'autres très jolies choses sur "Show & Tell" comme ce "How do you see the world", plus travaillé, moins rugueux, mais tout aussi puissant. Les chansons de "Bored at My Grandmas House" demanderaient-elles un écrin plus riche pour s'épanouir et offrir toute leurs qualités ? Il le semblerait. Plus loin dans l'album, il y a "Don't Do Anything Stupid" qui apporte un peu de diversité, un certain travail évolutif sur le son de batterie, avec toujours ce détachement dans la voix. On part dans l'intime, si l'on n'y retourne pas en fait, avec l'excellent "Imposter Syndrome" qui martèle "je suis un imposteur". Pas tant que ça. Le disque est vrai, jamais feinté, et ma foi,  peuplé de très belles chansons et on souhaite à Amber de quitter sa chambre chez mamie pour les faire écouter dans le monde entier

Dimanche 16 Juin 2024 P C | Commentaires (0)
John Cale – POPtical Illusion
John Cale – POPtical Illusion
John Cale, ex comparse de Lou Reed dans le Velvet Underground, pourrait du haut de ses 81 ans contempler une carrière longue et riche, forte d'œuvres innovatrices. Si son précédent album ("Mercy") n'avait pas laissé de souvenirs inoubliables (doux euphémisme), qu'en est-il de cette dernière livraison ? Fait-elle illusion ? (Je sais, c'est facile).
Multi-instrumentiste, John Cale a cependant invité le guitariste Dustin Boyer, Nida Scott, collaboratrice de longue date, et l'as de la console Mikaelin Bluespruce à être de la partie. On est rassuré sur le premier titre "God Made Me Do It (don't ask me again") habité tout entier par la voix chaude et grave de Cale, quasi inchangée, et c'est une bonne nouvelle. On remarque l'utilisation froide et quelques peu inerte d'une boite à rythme. Celle-ci revient sur l'assez bon "Davies and Wales". Là où un batteur eut amené un peu de chaleur et de groove, Cale fait encore le choix de la froideur. Bon. C'est encore une bonne chanson, un peu plus enlevée que la précédente. Alternance de tensions et d'atmosphère pour le plus planant "Calling You Out" qui apporte là son lot de nouveauté. On est bien partis avec trois titres différents les uns des autres. El les titres s'enchainent avec diversité, toujours tissés dans une pâte sonore inextricable de notes de claviers, de guitares atmosphériques. "Edge of reason" voit Cale par des entrelacs de voix tisser une atmosphère rêveuse. Puis "I'm angry" joue la colère froide, abandonnant au passage le boite à rythme pour un simple écrin fait à la voix de notre Gallois. Du piano, pour la première fois, sur "how we see the light", quelques arpèges de guitare acoustique et un sens des mélodies toujours affuté. Une voix menaçante pour l'industriel "Company Commander" qui sait passer de la voix douce et enjôleuse à cette voix sans affect comme sortie d'un haut-parleur pour nous intimer ses ordres. "Setting fires" reprend dans la rêverie renforcée par le delay utilisé sur les synthés, soutenue par des nappes planantes. Et je me dis, moi misérable humain de premier ordre, que le sieur Cale n'a pas travaillé ses boucles de boite à rythme et qu'il les a laissées dans leur insignifiance sonore et rythmique. C'est dommage, car si on outrepasse ce détail, cet album est très bon. "Shark-Shark" sort les crocs d'une guitare saturée, "Funkball the Brewster" joue encore avec des atmosphères éthérées de claviers pour faire un écrin à la voix de Cale, toujours impressionnante par sa forte présence. "All to the Good" démarre de façon plus pop et enlevée. On s'envole à nouveau avec " Laughing in My Sleep". Et on termine avec un treizième titre, "There Will Be No River" sur un arpège de piano.
Le John Cale 2024 est un bon cru. Qui l'eut cru ?

Samedi 15 Juin 2024 P C | Commentaires (0)
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