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Chroniques
The Jesus and Mary Chain - Glasgow Eyes
Après leur come back de 2017, les frères Reid sont de retour avec un excellent album, histoire de nous montrer que les hauteurs artistiques atteintes sur Darklands pouvaient être tutoyées à nouveau. Psychocandy, en 1985, posait les bases de ce que serait la musique de The Jesus And Mary Chain faite de distorsion, plaquée contre un mur de guitares, illustration des tensions entre les deux frères et qui les fit exploser en vol, tels des Oasis écossais, en 1998 à Los Angeles. C'est de cet épisode qu'ils nous parlent sur le titre " jamcod". Les synthétiseurs ont une part importante dans la texture musicale de cet album, autant que les guitares moins saturées qu'avant ou moins en mur du son. Ils gardent néanmoins sur cet album leur côté fan de Lou Reed et la capacité à construire un bonne chanson sur quelques mots parlés- chantés (à la manière de Lou Reed, justement) et une tension musicale. Parmi les 12 excellents titres de cet album, "The Eagles and the Beatles" s'amuse à évoquer le "I love rock and roll" des Arrows , popularisé par Joan Jett et les "Beatles and the Stones " des House of Love, comme un exercice de style. "Silver strings" est un exemple de la musique que font aujourd'hui les frères Reid, plus décontractée, plus pop ici, même si on a l'impression qu'ils ont abusé de ces rythmiques de guitares jouées en croches que l'on retrouve sur l'excellent "American Born" et sur quelques autres chansons. C'est le seul bémol que je mettrais à un album qui figure parmi leurs meilleurs.

Vendredi 12 Juillet 2024 P C | Commentaires (0)
The Glass Hearts – Coupe Deville
Que demander à une chanson pop ? D'être revigorante, de donner le sourire et de rester en tête. The Glass Hearts en ont bien compris les enjeux, eux qui signent la parfaite chanson pop dans l'esprit d'un Miles Kane avec leur "Coupe Deville". Tommy Cobley et Charlie Cole, originaires de Leicester en Angleterre; déroulent leur pop rock vitaminé le long des six titres qui constituent ce premier EP. "Mercy" est dans la même lignée que "Coupe Deville", quoique moins tubesque. "Brick Dust" avec son côté glam rock démontre encore leur habileté de songwriters, épuré sur des couplets portés par une batterie qui roule. Ce côté glam rock me revient en tête à l'écoute de "Jeepers", titre encore très convaincant. "Want you back" repose un peu son auditeur après quatre titres pied au plancher, illustré d'une guitare acoustique mais retrouvant le côté hymne pour stade en pamoison qu'on trouve dans leur musique. "Heaven knows" termine ce EP six titres en ballade guitare acoustique, piano, voix que ne renierait pas Oasis. Reste à savoir si The Glass Hearts si prometteurs resteront à leur place de second couteaux de la pop anglaise ou s'ils atteindront le haut de l'affiche avec tant de qualités faites pour.

Jeudi 11 Juillet 2024 P C | Commentaires (0)
La Luz - News of the Universe
Emmené par Shana Cleveland, le quatuor féminin La Luz remodelé et originaire de Cleveland ( mais établi sur cette terre d'accueil de l'industrie américaine qu'est la Californie) livre un cinquième album intitulé "News of the Universe". Celui-ci débute par un titre quelque eu liturgique, "Reaching Up to the Sun", incantatoire et a cappella qui ne nous dit rien de ce qui nous attend ensuite. Roulement de tambours et guitare fuzz pour l'introduction de "Strange world" qui n'en finit pas de changer de couleur, d'abord avec ces voix emmêlées puis scandées et un petit passage oriental, et qui se finit avec un synthé. On n'est pas dans la trame classique d'une chanson couplet-refrain. "Dandelions" emprunte une batterie et une sonorité de claviers à la musique surf, avec toujours des vocaux planants et un entrelac de choristes. Avec "Poppies", on aborde la ballade intimiste, superbement arrangée. Psychedélique, "Good Luck With Your Secret" nous ramène dans les paysages de groupes comme "Strawberry Alarm Clock". "Close your eyes" confirme le décalage spatio temporel dans lequel se promène La Luz entre psychédélisme et krautrock. C'est l'album post maladie de Shana Cleveland suite à un cancer du sein, on lui souhaite longue vie et longue vie au projet La Luz.

Mercredi 10 Juillet 2024 P C | Commentaires (0)
Laughing – Because It’s True
En direct de Montréal mais en langue anglaise, voilà Laughing qui, en fait, a quitté Vancouver. Se réclamant d'Elvis Costello pour son "What's so funny about peace, love, and understanding", Laughing semble avoir digéré bon nombre de disques de pop rock comme ceux de Big Star ou des Teenage Fan Club, entre autres. Entre arpèges de guitare ("Pebble"), et référence aux groupes indie américains mélodiques ("Bruised") ou plus bruyants ("Narcissist Blues" qui joue sur la saturation), on est souvent ramené à des références comme pour "Garden path" qui m'évoque The Church, ou aux accords de quatrième des Byrds ou des Groovies pour " Will She Ever Be A Friend Of Mine". Le panorama est vaste, varié. On sent le groupe de fans. "Because it's true" est intéressant, bien foutu bien que pas révolutionnaire, du tout. Il vous confortera dans vos goûts si l'indie rock des trente dernières années est votre tasse de thé, sans surprise. Il se termine sur "Secret" qui sonne bien Velvet Underground.

Mardi 9 Juillet 2024 P C | Commentaires (0)
Kim Gordon – The Collective
Deuxième album solo pour Kim Gordon de Sonic Youth, ce "the collective" sonne industriel avec ses rythmiques méchaniques et ses sons de percussions froids et métalliques. The collective, c'est aussi le nom d'un tableau qu'elle a accroché dans une galerie de New-York l'an passé et qui évoque notre addiction au téléphone et ce que ça provoque sur notre cerveau. Plutôt conceptuel tout ça ! Rajoutons que ses textes incantatoires sont un florilèges de pensées banales, de remarques sur la conduite automobile à L.A ou de listes d'emballages ou de marques de luxe. Outre ce parti pris expérimental et son message, musicalement, ce disque que vaut-il ? Ce n'est pas un disque pop, vous l'aurez bien compris. C'est un disque de textures, fait de couches de sons froids et répétitifs, et ceux qui sont coutumiers des disques d'Alan Vega et de Suicide devraient y trouver leur compte. "it's dark inside" est jusqu'au-boutiste (ou jusqu'au-bruitiste, si j'osais le néologisme), et plus on s'enfonce dans cet album, plus il devient expérimental ("Tree house", très déconstruit). "Shelf warmer", apporte un peu de répit, il est moins dense, moins en tension, plus planant. Pour revenir à Alan Vega, c'est "Dream dollar" qui m' y a fait le plus penser, et peut-être à Kim également.

Mardi 2 Juillet 2024 P C | Commentaires (0)
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